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Culture Boxe

L’horrible fin d’Edwin Valero

Par    le 26 avril 2010

Il y a 48h on apprenait l’arrestation du champion vénézuélien, Edwin Valero, pour le meurtre de sa femme, Jennifer Carolina Viera et à peine 24h après,  son suicide, en prison.

(…)

La boxe n’a jamais manqué de criminels. Que de talents gâchés à cause de leur inhabilité à respecter les règles les plus élémentaires de la vie en société ! L’histoire d’Edwin Valero en est la tragique illustration.

Cette histoire n’est même pas un mauvais coup de pub pour la boxe. Elle n’a rien à voir avec la boxe. Peu importe que Valero ait été un boxeur de classe mondiale. D’ailleurs, ce statut n’aurait jamais dû être pris en compte, notamment dans cette affaire, l’année dernière, qui vit Valero  accusé d’avoir violenté sa mère et sa soeur. Personne n’osa témoigner contre lui et, en février, Valero faisait ses débuts télévisés sur Showtime, démontrant, au cours du meilleur combat de sa carrière, l’étendue de ses talents au public américain.

Même chose quand, il y a quelques semaines, on apprenait qu’il avait violemment battu sa femme : poumon défoncé, traces de morsures et autres blessures. Une « chute dans les escaliers » selon la victime. Le couple avait alors reçu l’ordre de suivre une thérapie et Valero était sur le point de partir à Cuba suivre une cure pour lutter contre son addiction à l’alcool.

C’était déjà effrayant d’y penser à l’époque mais si rien ne changeait, et apparemment personne n’y était disposé, toute cette histoire ne pouvait que très mal finir. Alors que toutes les personnes concernées, ainsi que les autorités, si promptes à relâcher Valero, faisaient tout pour diminuer la portée des évènements, ceux-ci persistaient, bien réels : c’était Valero. On ne pouvait pas ignorer les faits et simplement croiser les doigts pour qu’il revienne à la raison. La tragédie prenait à chaque fois un peu plus d’ampleur.

Une personne très violente

Il n’a jamais atterri à Cuba pour commencer sa cure.  Il a raté son vol et crashé sa voiture. Encore une fois, il est ressorti libre. Avec le meurtre de sa femme et son propre suicide, la vie d’Edwin Valero devient chaque jour un peu plus claire, et il  reste certainement beaucoup de choses à découvrir. Ses proches le décrivent comme « une personne très violente » qui a terrifié la famille de sa femme pendant des années. Jouissant du soutien des autorités vénézuéliennes, Valero, chaviste convaincu, était intouchable dans son pays natal. Ces relations, ajoutées à une réputation de héros national, le mettaient à l’abri des punitions que ses frasques méritaient.

L’oncle de sa femme, Evelio Finol, accuse l’Etat vénézuélien et affirme que Valero droguait sa femme depuis des années. Source BoxingScene.com :

Nous n’avons jamais rien dit car] nous étions menacés de mort. Nous sommes responsables de ce qui est arrivé, mais les autorités et Hugo Chavez le sont aussi. Valero, en tant qu’athlète, jouissait d’un traitement particulier : ils sont donc, eux aussi, responsables.

La mort de Jennifer ne doit pas rester impunie. S’il avait été envoyé en hôpital psychiatrique, ils auraient dit qu’il n’était pas fou. Il maintenait Jennifer droguée depuis janvier, à Caracas. Il la forçait à prendre de la drogue, sans quoi il les auraient tués, elle, ses enfants et sa mère. Durant leurs dix ans de mariage, elle a toujours été menacée de mort.

Dans le même article, la mère de Valero déclare que son fils abusait de l’alcool et des drogues depuis plus de dix ans et que le système l’avait lâché. Le système n’a pas lâché que Valero.

Yeux de fous

Boxistiquement parlant, le style de Valero était exceptionnellement violent. Plus d’une fois, les fans et les médias ont parlé de ses « yeux de fou ». Sur certaines photos, on aurait dit un méchant de cinéma. Valero était un boxeur doté d’une puissance étonnante qui paraissait remonter de ses tréfonds les plus intimes.

Par nature la boxe est un sport violent. Selon Kieran Mulvaney d’ESPN, beaucoup de boxeurs montrent une énorme rage sur le ring. Valero était de ceux qui ne pouvaient la circonscrire au ring. Il l’emmenait partout avec lui.

Il ne fait plus aucun doute que ce comportement n’a pas soudainement vu le jour l’année dernière. Pendant toute sa carrière pro, Valero a apparemment été cet homme dangereux, violent et souffrant – ce qui n’a pas aidé – de problèmes liés à l’alcool et à la drogue.

(…)

Désormais deux jeunes enfants doivent faire leur vie sans leurs parents morts, leur père s’étant suicidé après avoir tué leur mère. Pour eux, tout s’est écroulé. J’ai du mal à les imaginer, adultes – encore moins enfants -, cherchant un sens à tout cela.

C’est triste qu’on en soit arrivé là. Il y a beaucoup de gens qui vont devoir vivre avec ça, en se demandant s’ils auraient pu empêcher que cela prenne de telles proportions. (…)

Bad Left Hook (et Cultureboxe, NDLR) envoie ses plus sincères condoléances à tous ceux qui ont connu et aimé Jenifer Carolina Viera, tout particulièrement ses deux enfants. Puissiez vous trouver la paix.

Scott Christ, traduction Cultureboxe (merci à l’auteur pour son aimable autorisation).

Pour l’article complet sur le site de BAD LEFT HOOK, cliquez ici.

NZ

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