Tout plutôt qu’un vrai boulot — Tex Cobb (42-7-1)

Culture Boxe

A la fin des 70’s, le monde de la boxe assiste au déclin du champion du siècle, Muhammad Ali, symboliquement exécuté par son ancien partenaire d’entraînement, Larry Holmes en 1980.

Les 80’s commencent et les 4 fantastiques (Leonard, Duran, Hagler et Hearns) s’apprêtent à enchanter la décennie avec une invraisemblable série de combats.

Sugar Ray Leonard

Sugar Ray Leonard est un surdoué de la boxe qui s’inscrit dans la lignée du grand Ali. A 20 ans, il remporte la médaille d’or olympique à Montréal avec une facilité humiliante pour ses rivaux : ceux-ci ne peuvent rien face à tant de vitesse et de mouvement.

Ses débuts pro sont également menés tambour battant, sous l’œil attentif d’Angelo Dundee, l’ancien coach d’Ali. En 1979, à 23 ans, Sugar Ray devient champion du monde des poids welters.

Il a le style, la gueule et le talent pour devenir, après Ali, la nouvelle superstar de la boxe.

Roberto Manos de piedra Duran

Sur son chemin se dresse pourtant le redoutable Roberto Duran. Sorti des bidonvilles de Panama City, Duran est la parfaite antithèse de Sugar Ray. Là où l’un danse, l’autre cogne.

Passé pro à 16 ans, le panaméen s’est fait une place au soleil grâce à un punch dévastateur et une agressivité sans limites. Manos de piedra avance et détruit ses adversaires.

Champion du monde des légers quasiment sans interruption depuis 1972, Duran monte en welters pour défier Leonard le 20 juin 1980 à Montréal. Pendant toute la préparation, Duran taquine le cliché : c’est le macho latino, c’est lui le plus fort qui va briser cette mauviette de Leonard.

Montréal, 20 juin 1980. Leonard vs. Duran I

De fait, au 1er son de cloche, les 45.000 spectateurs du Stadium olympique de Montréal s’attendent à une franche opposition de style entre l’artiste et la brute.

A la surprise générale, Sugar Ray ne danse pas : il reste devant le panaméen comme pour lui prouver qu’il peut absorber ses coups de boutoir et s’imposer sans refuser l’affrontement frontal.

Pêché d’orgueil : Duran est imbattable à ce jeu là. Dès le 2e round, la puissance de Manos de piedra parle et Leonard tangue dangereusement.

En agissant ainsi, Leonard renonce à deux de ses plus grands atouts : sa taille et son jeu de jambes.

Pendant 15 rounds d’une intensité hors du commun, Leonard et Duran se livrent à un interminable corps à corps traumatisant pour les organismes et qui voit le panaméen imposer sa force de frappe malgré la détermination inouïe de son adversaire.

Logiquement, Duran l’emporte aux points. Il a réussi son pari et devient le nouveau champion du monde des welters. Si Sugar Ray Leonard concède sa première défaite et perd son titre, il a prouvé au monde entier ses qualités de guerrier.

NZ

Montréal, 20 Juin 1980. Leonard vs. Duran I