Tout plutôt qu’un vrai boulot — Tex Cobb (42-7-1)

Culture Boxe

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La boxe est de retour sur Canal. Ce qui n’est pas le cas de notre décodeur. Alors, direction le Palais des Sports de Paris pour voir ça de nos propres yeux. Après la glace et la bouteille d’eau réglementaires, nous voilà au bord du ring.

C’est émouvant un premier combat. La salle à moitié vide accueille deux jeunes boxeurs en construction. Dylan Charrat (7 victoires dont 1 par KO) et Sacramento Fernandes (7 victoires dont 1 par KO, 3 défaites) ont peu de chances de fouler les rings de Vegas. Ils auraient pu être mécanos, chauffeurs, maçons. Ils sont devenus boxeurs. Sans doute parce qu’ils se sentent vivre, là haut. Dylan, avec plus d’allonge et de technique l’emporte assez nettement sur décision, à l’issue des six rounds.

Angélique en a fait Duchemin. Invaincue en dix combats, la championne d’Europe des super plume a une gueule d’ange. Mais l’habit ne fait pas le moine. Sur le ring, elle se bat comme un beau diable. En face, Taoussy L’Hadji joue crânement sa chance. Et c’est Angélique qui s’impose au bout des six reprises. La prime à l’offensive.

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Au tour de Mickael Diallo (11 victoires dont 9 par KO, 2 nuls) et de Pablo Sosa (6 victoires dont 3 KO, 5 défaites, 3 nuls). Sosa a davantage travaillé ses tatouages que son jab. Diallo, plus compact et puissant, expédie l’affaire d’un crochet du tonnerre au second round. Résultat des courses : une douzième victoire et un nez cassé.

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Le tout sous l’oeil réjoui de Bébél.

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Tony Yoka entre en scène. Talent précoce, forgé à la cubaine par l’ilien de l’INSPEP, Luis Mariano, Yoka a une bonne tête de vainqueur. Et porte sur ses larges épaules les espoirs de renaissance de la boxe hexagonale. Sera-t-il dans quelques années le premier Français champion du monde des lourds ? Il l’a été en amateur, à Doha, en octobre 2015. Un bon début. Ce soir, il affronte le Croate Marin Mindoljevic. Le combat est organisé sous la tutelle de l’AIBA et garantit donc aux deux hommes de conserver leur éligibilité olympique tout en goûtant aux joies de la boxe pro.

Tout chez Tony Yoka trahit les facilités de celui qui est né boxeur : légèreté des déplacements, précision des coups, science de l’esquive… De quoi inspirer Youssoupha pour une entrée caliente. Sauf que la boxe est aussi une affaire de rudesse. Et le Croate n’est pas un tendre.

Les trois premiers rounds le prouvent. Yoka est au-dessus mais Mindoljevic toujours là.

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Au quatrième, le temps des amateurs révolu, l’artiste place une droite d’anthologie et le Croate dégringole comme un sac de pommes de terre. Le Français règle l’affaire dans la foulée d’un enchaînement uppercut, crochet, direct du droit.

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Le Palais des Sports est ravi. Le champion s’empare du micro et réclame une pensée pour Alexis Vastine. L’or olympique serait le plus bel hommage.

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Arsen Goulamirian (15 victoires dont 9 par KO) et Andrey Knyazev (13 victoires dont 7 KO, 2 défaites) entrent en piste. Le Russe présente un embonpoint suspect et un sacré handicap d’allonge. Compensés par une mâchoire en acier. Après un match à sens unique, qui l’a vu cartonner son adversaire pendant douze rounds, Arsen Lupin Goulamirian n’a pas volé sa victoire.

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Youri Kalenga comme Yunier Dorticos ont en commun un goût certain pour la soupe, qu’elle soit cubaine ou congolaise. Une fois sur le ring, c’est un autre refrain : celui d’une opposition de style. Kalenga fait honneur à son surnom d’El Toro, presse et envoie du crochet large. Le Cubain reste sur la défensive, guettant les opportunités de contre-attaque. Après un premier round à prendre ses marques, Dorticos impose son jab dès le suivant. Avant d’envoyer Youri au tapis sur une série d’uppercuts.

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Le début d’un long chemin de croix. Kalenga se relève, encaisse plusieurs coups et survit malgré des jambes spaghetti. Trop brouillon, il ne parvient pas à répondre à l’équation proposée par le Cubain. Reste la détermination.

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Malgré les coups dans le buffet, il poursuit sa marche en avant. Au bord de l’épuisement, il balance des droites et des gauches de derrière les fagots. Certaines brassent l’air, d’autres échouent dans les gants mais quelques unes touchent et prouvent que le Cubain a de la ressource. Assez en tout cas pour reprendre le contrôle du combat à la dixième reprise. Et forcer l’arbitre à arrêter les frais après un dernier enchaînement.

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En cas de victoire Youri Kalenga aurait sans doute validé sa place au sein du gratin mondial. La marche était trop haute mais la soirée a été belle.

NZ au Palais des Sports de Paris

Photos : Fred Jasseny – K.O.PIX – Fighting Photography

On était au bord du ring pour soutenir nos gars sûrs Tony Yoka et Youri Kalenga