Tout plutôt qu’un vrai boulot — Tex Cobb (42-7-1)

Culture Boxe

Ricky « Hitman » Hatton (45 victoires dont 32 K-O, 3 défaites) en connaît un rayon question pub. Entre deux combats, le lad de Manchester n’a jamais cessé de se pinter avec les gars du quartier. Une street credibility qui a aussi fait ses preuves sur le ring avec une boxe rugueuse, offensive et des victoires généralement expédiées avant la limite.

En 2005, Hatton arrête Kostya Tszyu, champion IBF et plane sur la catégorie des super légers. Dans la foulée, l’Anglais se lance à la conquête de l’Amérique escorté par la British Army. Ils sont à chaque fois plusieurs milliers à traverser l’Atlantique pour descendre de la Bud et agiter le drapeau de l’Union Jack sous le nez du cousin américain. Jusqu’en 2007, c’est l’euphorie : Collazo, Urango, Castillo échouent face au puncher de Manchester. Ricky rules the world.

Deux K-O ultra-violents plus tard, Floyd Mayweather et Manny Pacquiao sont passés par là, Hatton raccroche les gants. C’est la spirale infernale. Ou plutôt l’aspirale infernale. Blanche, brune, blonde, ambrée, Ricky ne fait pas dans la dentelle. En septembre 2010, les lecteurs du tabloïd News of the World découvrent un Hatton XXL surpris en train de tirer des lignes dans une chambre d’hôtel miteuse.

Un séjour en désintox plus tard, l’Anglais reprend le chemin de la salle et s’inflige un régime draconien.

Samedi soir, plus de trois ans et demi après sa dernière défaite, Hatton est remonté sur le ring de la M.E.N Arena comme on revient de l’enfer. On y était.

A Paris, il est 22h30 et apparemment la British Army n’a pas fait le déplacement jusqu’au Lion’s Pub de la rue Montmartre. Accompagné du mi-lourd du Ring & la Plume, on patiente devant les rediffusions de Cédric Vitu (snif) et de Carl Froch (ouille). L’esprit de Ricky Hatton plane sur le zinc. Ce sera une blanche pour appuyer l’hommage jusqu’au bout.

23h10 : retour au direct avec l’entrée des artistes. La M.E.N Arena est pleine à craquer. Souriant, Vyacheslav Senchenko (32-1-0) tente une opération séduction en exhibant le maillot d’United. Fayot. Hatton, visage tendu, le rejoint bientôt sur le ring. Michael Buffer fait les présentations. La fête peut commencer.

Les quatre premières reprises sont à l’avantage d’Hatton. L’ancien retraité est dans le rythme et distribue du crochet de maçon. Peu académique mais efficace. Le Ring & la Plume confirme : « des hooks à l’ancienne« . Le public apprécie.

Solide sur ses allumettes, Senchenko laisse passer l’orage et reprend peu à peu le contrôle du combat. Ses contres font mouche et sanctionnent les attaques désordonnées d’Hatton.

Les choses se corsent au 9e. Un take-down de l’Anglais envoie les deux hommes à terre. L’Équipe Mag a eu du nez. A bout de souffle, Hatton retourne au tapis pour le compte. Crochet au corps. Trahi par son foie. Cheers.

NZ

ON Y ÉTAIT : le come-back de Ricky Hatton dans un pub anglais