Tout plutôt qu’un vrai boulot — Tex Cobb (42-7-1)

Culture Boxe

Samedi prochain, les fans de boxe seront au taquet : l’Américain Paul Williams – 28 ans, 38 victoires dont 27 KO, 1 défaite – affronte le Portoricain Kermit Cintron – 30 ans, 32 victoires dont 28 KO, 2 défaites, 1 nul – à Carson, Californie.

Or, quand « The Punisher » grimpe sur le ring, on peut être sûr que le spectacle sera au RDV !

« A freak of nature« 

Fréquemment qualifié de « freak of nature« , Williams est un boxeur atypique. Doté d’une ossature de super léger, il mesure plus d’1m85 et dispose d’une allonge supérieure à celle des Klitschko, champions du monde des lourds. Niveau poids, la bête est tout aussi étonnante : pouvant descendre jusqu’à 147 lbs, la limite de la catégorie des poids welters, celle de Pacquiao et de Mayweather, il combat régulièrement en poids moyens, à 154 pounds voire en super moyens à 160 lbs.

De fait, ces grands écarts sur la bascule sont subis : depuis Antonio Margarito et Carlos Quintana, ses dernières victimes de poids en welters, plus personne ne veut l’affronter dans cette catégorie : trop grand, trop long, trop fort.

Alors Paul casse la croûte trois fois par jour et fait des ravages dans les catégories supérieures : Winky Wright l’année dernière ;  Sergio Martinez, il y a quelques mois ; Kermit Cintron samedi ?

Williams pose à ses rivaux une insoluble équation. En plus de ses attributs naturels, c’est un « busy puncher« . Il les noie sous une avalanche de coups (plus d’une centaine par round), balancés depuis des angles souvent improbables. Ses rivaux, maintenus sans cesse sous pression, vivent un véritable enfer.

Number 3 ?

Depuis des années, Paul Williams progresse méthodiquement dans les classements « pound for pound« . Le site de The Ring, la bible de la boxe, le classe ainsi à une enviable 7e place, à quelques encablures des numéros 1 et 2, les inséparables Manny et Floyd.

Pourtant le boxeur originaire de l’État de Georgie ne fait pas mystère de sa volonté de déloger les deux compères. Clamant à qui veut l’entendre que son poulain va redescendre en welters pour ses prochains combats, l’entraîneur George Peterson présente un programme limpide pour battre les deux meilleurs boxeurs en activité :

« Pacquiao est si petit qu’il pourra seulement frapper Paul dans les parties »

« Le secret pour battre Mayweather est très simple : le faire se battre »

Et se battre, Paul aime ça : c’est un guerrier. Là où d’autres useraient de son allonge supérieure pour « boxer » ses adversaires, lui préfére s’engager dans de véritables guerres où il finit généralement par briser son vis-à-vis.

Illustration, à propos de son adversaire de samedi :

« Je vais lui casser la machoîre et les côtes. Je vais essayer de le tuer »

Tout un programme. Le plus étonnant, c’est qu’en dehors des cordes, Paul est le type le plus exquis qui soit. Jamais un mot plus haut que l’autre, une hygyène de vie irréprochable… Bref, le gendre idéal !

Actuellement, son promoteur Dan Goossen travaille son image pour donner à ce « Tommy Hearns moderne » la visibilité médiatique qu’il mérite, passerelle vers les grands combats qu’il réclame.

Manny et Floyd n’ont qu’à bien se tenir.

NZ

Paul « The Punisher » Williams