Tout plutôt qu’un vrai boulot — Tex Cobb (42-7-1)

Culture Boxe

« En avoir ou pas ? » voilà la question qui taraude l’œuvre d’Hemingway. A cet égard il est amusant de noter l’utilisation systématique du terme espagnol « testículos », jugé plus énergique et associé aux corridas de taureaux.

Chez Hemingway le courage physique prime, offrant à ses hérauts l’admiration des hommes et le succès auprès des femmes. Dans le Torento Star Weekley du 27 octobre 1923, il explique qu’aucun mari ne peut rivaliser avec un torero ; s’il existe des femmes fidèles c’est bien parce que :

Premièrement le nombre de toreros est restreint, et, deuxièmement, le nombre de femmes mariées ayant assisté à une corrida est lui aussi restreint.

L’œuvre d’Hemingway témoigne de l’existence d’un surhomme qui se construit en s’exposant au danger et en exerçant une activité violente qui porte en son sein sa propre mort et celle de son adversaire. Ce héros – torero, boxeur, chasseur, soldat – réunit toutes les conditions de la virilité et attire irrésistiblement les femmes.

Cela dit, que les apprentis boxeurs ne se réjouissent pas trop vite : Hemingway a une vision plutôt noire des relations de ses héros avec la gent féminine. Les vertus du grand homme étant ce qu’elles sont, il n’y a pas de place pour une relation d’égalité. Soit la femme se donne, vaincue et soumise, soit sa personnalité est si forte qu’elle absorbe, annule et finit par détruire son compagnon.

Bibliographie
Le soleil se lève aussi, 1926
Les neiges du Kilimandjaro, 1936
Pour qui sonne le glas, 1940

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nicolas@zeisler.fr

Du succès des boxeurs auprès des dames