Tout plutôt qu’un vrai boulot — Tex Cobb (42-7-1)

Culture Boxe

Dimanche dernier, Cultureboxe était dans la place pour rencontrer Jean-Pascal Zadi, rappeur old school du groupe caennais La Cellule dont le dernier album, Jeunes Thugz, vaut son pesant de cacahuètes.

Aujourd’hui le JP-Z donne dans la pellicule : à son actif, Cramé le film et African Gangster avec Alpha 5.20 en guest star.

Un ciné libre et fou, comme lui.

On a parlé souvenirs

Mes souvenirs de boxe c’est ma mère qui nous réveillait la nuit pour regarder les matchs de Mike Tyson. J’étais content parce qu’on était en famille, on regardait de la boxe, mais en même temps j’aimais pas trop voir des gens se faire tabasser devant du monde. J’ai jamais trouvé ça très intéressant. Et puis quand c’était Tyson, ça durait 30 secondes. Limite, je préférais quand on nous réveillait pour voir Marvin Hagler.

Bon en fait je m’en foutais un peu mais ma mère était tellement à fond dedans que je faisais semblant. Je me rappelle aussi des matchs de Foreman. Il était grand et gros, il avait genre 50 ans et je me disais :  « Pourquoi ils appellent ce vieux monsieur pour se taper ? Laissez-le tranquille« .

On a parlé baston

La bagarre pour moi c’est la survie. On rigole pas avec ça, on fait pas ça avec des règles comme ça pour rigoler. C’est pour ça que j’ai un peu de mal avec les salles de boxe.

Même si les gens sont champions du monde de boxe, c’est dans un cadre bien défini et dans la vie il y a pas de limites, il y a pas de cadre.  Que tu sois champion du monde ou pas je m’en fous complètement, je trouve une chaise et BOUM je te la mets sur la tête. Je suis un gars de l’instant donc ça me fait rien du tout de savoir qu’un gars est champion du monde de boxe. Je dis ça en toute humilité, c’est pas pour me la raconter mais ça me fait pas peur.

On a parlé ciné

Le seul point commun entre la boxe et mes films, c’est que comme dans African Gangster, le gars est tout seul face à son destin et doit se surpasser pour gagner.

La boxe est assez représentative de la vie. C’est symbolique. C’est pour ça que les gens suivent la boxe : c’est le combat au sens propre du terme, comme dans la vie.

On a fini sur le catch. Normal.

Je préfère le catch. C’est plus scénarisé, c’est plus marrant : il y a Hulk Hogan, il y a un scenario, il y a une énergie. Et puis c’est comme dans un film, les types se tapent pas vraiment dessus, il y a pas de sang. Moi ça me rassure.

Les gens qui se crament les neurones ça me gâche mon plaisir. Ça me choque que quelqu’un puisse mourir sur le ring : le mec vient pour un match de boxe et il repart les deux pieds devant. C’est chaud, c’est pas un jeu.  Quand tu vois ce que Mohamed Ali est devenu à force de prendre des patates dans le cerveau. Quand je te vois toi : est-ce que ça vaut le coup de se taper dessus pour qu’à la fin on te dise que tu as Alzheimer. Ok il y en a qui ont besoin de ça, de se surpasser, mais est-ce que c’est pas de l’autodestruction ?

nicolas@zeisler.fr

RENCONTRE avec JP Zadi, l’homme qui préférait le catch