Tout plutôt qu’un vrai boulot — Tex Cobb (42-7-1)

Culture Boxe

Le crépuscule d’une idole. A 48 ans bien sonnés, Evander « The Real Deal » Holyfield (43-10-2, 28 KOs) remontera sur le ring le 22 janvier prochain pour défier le journeyman Sherman Williams (34-11-2, 19 KOs) avec un objectif : convaincre pour obtenir une dernière chance mondiale avant de raccrocher les gants.

Apprécié des puristes, le natif d’Atmore, Alabama, a atteint son apogée médiatique il y a environ 15 ans en battant Mike Tyson deux fois d’affilée, une première fois par KO à la 11e reprise, le 9 septembre 1996 ; une seconde fois par disqualification à la 3e reprise, le 28 juin 1997.

Bilan des opérations : le titre WBA des poids lourds dans la musette et un bout d’oreille en moins.

Interrogé dans l’émission On the Ropes hébergée par East Side Boxing, Holyfield a lâché quelques perles sur son ancien rival.

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MIKE TYSON, VIEILLE CONNAISSANCE

Avec Tyson, on s’est connu en amateurs. C’était le meilleur poids lourd, j’étais le meilleur lourd léger et je savais qu’on allait finir par se rencontrer. J’ai toujours eu beaucoup de respect pour lui. J’ai vu tous ses combats professionnels. Je savais que c’était le type que j’allais devoir battre un jour. Il était bien meilleur que ce que les gens pensaient. Ils ne voyaient en lui qu’un bourrin alors qu’il boxait exactement comme il le fallait vu sa petite taille et son manque d’allonge. Sans allonge, tu dois couper la distance et combattre avec agressivité.  Il faisait le boulot et moi, de mon côté, je l’observais pour repérer ses faiblesses et pouvoir en profiter le jour J. Le truc c’est que quand tu mets tout le monde KO aussi facilement, tu perds ta capacité à te dépasser. C’est peut-être ce qui lui a manqué quand il s’est retrouvé face à moi et que j’ai encaissé sans broncher ses meilleurs coups.

MIKE TYSON vs. BUSTER DOUGLAS

Le 11 février 1990, Evander Holyfield est au Tokyo Dome pour assister au championnat du monde des lourds entre Mike Tyson et Buster Douglas. Challenger officiel, il est prévu qu’il affronte le vainqueur. A la surprise générale, ce sera Douglas qu’il dépossède de ses ceintures le 25 octobre 1990.

En boxe, il ne faut sous-estimer personne. Contrairement à ce qui se disait, Buster Douglas était un très bon boxeur. Il était plus grand, plus lourd et avait plus d’allonge que Tyson. Juste avant que ça commence, je me souviens que les gens se demandaient combien de secondes allait durer le combat. Pourtant, sur le ring, Buster a démontré ses qualités en touchant Tyson avec son jab et ses combinaisons jusqu’à le mettre KO. Moi, ça ne m’a pas posé problème de l’affronter plutôt que Tyson. Mon but a toujours était d’être champion du monde des lourds, pas de battre Mike.

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LA MORSURE DU SIÈCLE

Après ma première victoire tout le monde a commencé à raconter que Mike avait perdu car il ne s’était pas préparé correctement. Lorsqu’il a obtenu le droit de me rencontrer une seconde fois, ils ont dit que, cette fois, il allait être au top. J’ai pensé « OK, on va voir ça ! ». Je l’ai agressé dès le début du combat et lui ai mis la pression pendant les deux premiers rounds. Au 3e, il a craqué, m’a mordu l’oreille  et le combat a été arrêté. Il a perdu la tête et m’a mordu deux fois. Malheureusement l’arbitre a arrêté le combat ce qui l’a sans doute sauvé du KO. C’est comme s’il avait abandonné.

NZ

Tyson/Holyfield, les oreilles qui sifflent !