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Culture Boxe

J-2 : Capetillo parle enfin

Par    le 11 novembre 2010

Dans deux jours, au Dallas Cowboys Stadium, Antonio Margarito va tenter de relever le plus grand défi de sa carrière : briser l’hégémonie de Manny Pacquiao, invaincu depuis plus de 5 ans et champion du monde dans sept catégories différentes.

Le 24 janvier 2009, le Mexicain était pourtant au fond du trou : violemment défait par Sugar Shane Mosley en 9 rounds, il s’apprêtait à purger un an de suspension, des résidus de plâtre ayant été trouvés dans ses bandages juste avant le combat.

Margarito a nié être au courant de la combine et les regards se sont naturellement tournés vers son entraîneur de l’époque, Javier Capetillo.

Devenu le coach le plus détesté du circuit, il a perdu le droit d’opérer en compétition officielle. Abandonné par Margarito qui a rejoint la salle de Robert Garcia, il continue malgré tout à entraîner ses poulains de l’Azteca Boxing Club. L’un d’eux, Giovanni Segura, a d’ailleurs récemment remporté le titre de champion du monde des mi-mouches (voir Giovanni Segura bat Ivan Calderon).

A quelques jours de Pacquiao vs. Margarito, Capetillo parle enfin et il en a gros sur la patate…

Son pronostic pour le combat de samedi : Margarito va gagner !

Margarito va gagner. Je sais qu’il est en pleine forme. Je le connais bien et je sais qu’il est prêt.

Il a commencé son camp d’entraînement à El Monte, California, là où j’emmène courir mes boxeurs. D’ailleurs je l’ai vu y faire son roadwork. Il était là à 4h30 du matin comme lorsque je l’entraînais. Il coupait du bois, il faisait tout ce que je lui ai appris. Son nouvel entraîneur a fait du bon boulot : il ressemble à l’incroyable Hulk !

S’il nie lui aussi toute préméditation et prétend avoir commis une simple maladresse en utilisant du matériel usé et durci, Capetillo ne lance pas la pierre à son ancien protégé qui l’a abandonné en lui mettant tout sur le dos.

Malgré ce qu’il a dit à la TV, je suis persuadé qu’il me respecte encore et je n’ai aucune aigreur envers lui. Il a fait ce qu’il avait à faire. Je ne lui en veux pas. C’est toujours un fils pour moi et mon amour pour lui ne va pas disparaître parce que nous sommes séparés. Rien de tout ce qui est arrivé n’était de sa faute. Je suis le seul et l’unique responsable car c’est moi qui ai bandé ses mains.

Capetillo en profite aussi pour répondre aux accusations du coach de Manny Pacquiao, Freddie Roach, qui estime que Margarito a combattu plusieurs fois avec des bandes plâtrées (voir Freddie Roach jette un pavé dans la mare).

Je respecte Freddie Roach. C’est un grand entraîneur mais il faut que quelqu’un lui dise d’arrêter de faire le con !

Les styles font les combats et Tony a battu Cintron en lui mettant une pression de tous les instants jusqu’à ce qu’il prenne peur. Pareil pour Cotto : ils auront beau combattre dix fois, à chaque fois Tony finira par l’épuiser et l’emporter. C’est une question de style, pas de puissance de frappe.

Capetillo prend bien soin d’innocenter Margarito et espère qu’il prouvera sa valeur en battant Pacquiao.

Tony n’a jamais combattu avec quelque chose d’illégal dans les gants. Il n’aura rien dans les gants samedi et il battra Pacquiao. Les styles font les combats et celui-ci est parfait pour lui. Comme Cotto, Pacquiao laisse beaucoup de place pour les uppercuts et personne ne peut résister aux uppercuts de Tony pendant tout un combat.

Pour finir en beauté, Capetillo décrit L’ERREUR qu’il a commis le soir de Margarito vs. Mosley. Paniqué par la perspective d’un combat perdu d’avance pour un Margarito luttant avec la bascule et complètement déshydraté, il aurait saisi les mauvais matériau dans son sac.

J’ai fait une erreur. Je n’ai rien essayé de cacher. Je me suis juste planté devant l’entraîneur de Mosley et les officiels. J’étais sous pression parce que je savais qu’on n’aurait pas dû faire ce combat. Je savais que Tony était mal et que je n’aurais pas dû le mettre dans cette situation. J’ai bandé quatre fois ses mains avant qu’ils ne trouvent le bandage illégal. J’ai alors admis avoir fait une erreur.

J’ai ensuite avoué ma faute devant la commission mais je pense que je n’aurais dû être puni que si Tony avait combattu avec ces bandages.

Pour conclure, Capetillo fait un voeu : que le monde de la boxe finisse par le pardonner… Si Margarito gagne après-demain, prouvant qu’il n’a pas besoin de tricher pour réaliser de grandes performances, un premier pas aura peut-être été fait.

Source : http://www.ringtv.com/

nicolas@zeisler.fr

J-2 : Capetillo parle enfin