Au départ, Jacques Henric avait prévu de suivre Jean-Marc Mormeck à Kinshasa où l’ancien champion des lourds-légers souhaitait remettre son titre en jeu. Un remake du match du Ali–Foreman rapidement tombé à l’eau.
Sauf que l’écrivain n’a pas raccroché les gants pour autant. La preuve avec « Boxe », un livre qui réunit un tas d’infos, de réflexions et d’anecdotes sur quelques uns des plus grands boxeurs de l’histoire : Al Brown et Jean Cocteau, son double poète. Primo Carnera, Young Perez et cette étonnante exhibition opposant une brindille d’1m55 à un monstre d’1m98 pour 118 kilos. Aux Etats-Unis, ce condamné à mort sur le point d’être exécuté qui hurle : « Sauve-moi Joe Louis ! Sauve-moi Joe Louis ! ». Ou encore Jake LaMotta et ses savants calculs ; il déclarera avoir gagné et perdu près de deux mille kilos tout au long de sa carrière. Sans oublier Georges Carpentier, Ray Sugar Robinson, Marcel Cerdan, Carlos Monzon, Sonny Liston, Mohamed Ali, Mike Tyson et les autres.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’intérêt du livre de Jacques Henric tient avant tout dans l’évocation d’un souvenir d’enfance. Un coup de poing reçu à douze ans au bas de la rue Ferté, à Maintenon. Un gnon lancé par un crétin surnommé Ducon-la-molle qui jadis avait laissé l’auteur sans réaction. Jusqu’à ce « Boxe ». A quelque chose malheur est bon.
Boxe de Jacques Henric, aux Éditions du Seuil.
NZ