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Culture Boxe

Rocky, le coup de poing américain

Par    le 30 juin 2015

 

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Je suis tombé, il y a quelques semaines, sur un docu qui vaut le détour. Rocky IV, le coup de poing américain. La preuve ultime que la série créée par Stallone déborde des cordes du ring.

Quelques années après l’échec vietnamien, le message de Rocky, premier du nom, est une bouffée d’air frais pour un pays qui a mal à son rêve américain. OK Rocky a perdu le combat mais il a gagné la femme qu’il aime et regagné confiance en lui. Avec Rocky, on remporte toujours quelque chose, même dans la défaite. Le fighting spirit à l’américaine, en somme : on lutte pour ses rêves, on surmonte une foule d’obstacles pour finir par toucher du doigt le rêve américain. Rocky chuchote à l’oreille de cette Amérique laborieuse, à qui rien n’est donné mais qui se bat jusqu’au dernier coup de gong.

En pleine guerre froide, le héros des blue collars, reprend du service. Pendant que Rambo lutte contre l’Empire du Mal, lui se prépare à défier Ivan Drago. Le choc est inspiré de la seconde rencontre entre l’Américain Joe Louis et l’Allemand Max Schmeling le 22 juin 1938. Les deux boxeurs s’étaient alors transformés en symboles de leur peuple, de la démocratie et de la tyrannie. Dans Rocky IV, Drago présente tous les aspects du robot, comme si la production cherchait à déshumaniser l’Union Soviétique. Pendant que ce dernier avale des stéroïdes des électrodes posées sur le corps, le héros américain s’entraîne dans la nature. Il court dans la neige et coupe du bois. A l’ancienne.

Rocky IV est un formidable instrument de soft power. En URSS, les cassettes vidéos circulaient sous le manteau. Et les soviétiques prenaient partie pour l’Américain. Comme l’ancien champion du monde des lourds Vitali Klitschko qui constate l’incapacité du cinéma officiel à raconter de belles histoires. Un cinéma en manque d’individualisme. Comment dessiner la personnalité d’un héros attachant quand les valeurs sont forcément collectives ?

D’ailleurs, il est amusant de noter que quand Drago se libère, il réclame immédiatement le droit à être un individu, à se battre pour lui-même.

Avant un final en apothéose qui annonce la glassnot de Gorbatchev :

If I can change, then you can change. Everybody can change.

NZ

 

Rocky, le coup de poing américain