Tout plutôt qu’un vrai boulot — Tex Cobb (42-7-1)

Culture Boxe

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Ernest Hemingway naît le 21 juillet 1899. Sur les larges pelouses d’Oak Park, l’enfant se découvre homme. Truites, volailles, jeunes indiennes, rien ni personne n’échappe à son appétit vorace.

À l’âge des premiers poils sur le torse, il pousse la porte d’un gymnase de Chicago pour un premier round sanglant avec voyage au tapis et nez cassé. Le bourreau ? Young A’Hearn, poids moyen de qualité et exécutant d’un plan peu scrupuleux visant à rosser les jeunes amateurs pour empocher les droits d’inscription en les dégoûtant de revenir. Le lendemain, Ernest se présente à nouveau, un gros bandage sur le nez.

Une guerre plus tard, le voilà à Paris pour un nouveau combat : « écrire une phrase vraie« . Une histoire de sueur et de sang qui se joue debout car « qui peut tenir dix rounds assis sur son cul ? »

Il découvre l’école russe, Tourgueniev, Dostoïevski et Tolstoï, sous la houlette du poète Ezra Pound for pound à qui il donne la leçon.

Le combat ne fait que commencer. À Paris Ernest boxe un binoclard à monocle. À Bimini, Ernest boxe des pêcheurs mécontents. À Londres Ernest boxe un critique mal intentionné.  À Pampelune, un taureau. En Afrique, il se bat comme un lion. Papa est décidément un sacré collectionneur de trophées. Et à la fin, c’est toujours lui qui écrit l’histoire.

Hemingway donne beaucoup mais sait aussi recevoir. Il boxe à domicile sur le ring qu’il a fait construire dans sa propriété de Key West. Il délaisse parfois les gants pour passer le noeud pap’ et arbitrer des combats locaux. Avec moins de succès. Un soir, un certain « Shine » Forbes tente par trois fois de jeter l’éponge pour sauver son poulain mais le referee fait durer le plaisir et lui renvoie sa troisième tentative en pleine face. Enragé, Forbes passe entre les cordes et étend le grand homme. Le match est arrêté.

Le 2 juillet 1961, à Ketchum, Idaho, Ernest Hemingway charge son fusil et jette l’éponge à son tour.

NZ

Ernest Hemingway, poing à la ligne