
La boxe déborde des cordes du ring. Elle est un objet culturel et littéraire, voire académique. Mais en France, on a une fâcheuse tendance à l’aborder avec des pudeurs de gazelle. Surtout les intellectuels.
Certains s’y sont pourtant risqués : Decoin, Montherlant, Cocteau, Philonenko avec son lot de regrettables coquilles (Monzon Mexicain !?), Wacquant, Roux, Hadjeras plus récemment. Mais ces pionniers évoquent davantage les étoiles dans la nuit qu’une tradition en bonne et due forme.
Depuis que deux hommes sont montés à demi-nus sur un ring pour en découdre, la boxe charrie un lot incalculable d’histoires, d’anecdotes, de personnages truculents, de fulgurances verbales. La boxe est une Vieille Dame. Son visage porte la trace de mille tragédies. Cette figure cousue de rides et de cicatrices reste son plus bel atout. C’est cette patine de légende qui se pose sur ses champions à mesure que les années filent. C’est le souvenir des temps héroïques. C’est ce qui fait qu’on y revient toujours. La boxe vivra, à condition de ne pas avoir la mémoire courte.
Dans « La Boxe c’est quoi ? », j’ai essayé de donner un aperçu de l’épaisseur et de la substance de ce sport si particulier. Mais un écrivain n’écrit jamais seul. Il est écrit par ce qu’il a lu, vu, senti. Pendant toute la durée de la rédaction, je me suis replongé dans le bain en ne lisant que des livres de boxe, dont l’écrasante majorité en anglais. Tout cela avec le concours d’un ami gaulois : Frédéric Roux, le plus grand écrivain méconnu de sa génération, dont le monumental « Livre des mille et une reprises » et la bibliothèque ont guidé ce voyage aux pays des boxeurs.
En lisant ou en relisant à la suite A.J. Liebling, Budd Schulberg, Joyce Carol Oates, George Plimpton, Thomas Hauser, Springs Toledo, j’en passe et des meilleurs, je me suis aperçu à quel point tous ces gens-là s’étaient inspirés les uns les autres pour former sans même y penser une tradition pugilistico-littéraire. Il faut dire que la boxe est du pain bénit pour les littérateurs : un récit organisé en douze actes, deux personnages, pas ou peu de dialogues et, surtout, l’histoire la plus imprévisible qui puisse s’écrire.

Avec « La Boxe c’est quoi ? » j’espère avoir contribué à mon humble niveau à faire rayonner ce sport en français. Et, pardonnez-moi de céder à la folie des grandeurs, suscité quelques vocations, qu’il s’agisse de la science des poings ou de celle des points-virgules.
LA BOXE, c’est quoi ? est publié aux éditions vroom originals
Texte : Nicolas Zeisler
Illustrations : Ferry Gouv
Préface : Bruno Surace
Édition : Hossein Adibi
Supervision éditoriale : Jérémy Denis
Pour commander le livre : c’est par ici (site de l’éditeur) ou par là (Fnac.com)