Tout plutôt qu’un vrai boulot — Tex Cobb (42-7-1)

Culture Boxe

Oui, l’auteur a du temps à tuer en cet interminable mois d’août.

Je suis un haineux, j’aime bien les sports individuels. Je suis pas bon en collectif. J’ai toujours fait des trucs où c’est toi contre toi-même. Toi contre toi et contre l’autre. Et tu sais qu’il est là pour te fumer. Il y a une peur contrôlée. De l’adrénaline. Tu sens le danger. Imagine la sensation d’un championnat du monde de boxe au Madison Square Garden ou à Las Vegas.

Moi, j’ai toujours fait des sports de combat quand j’étais jeune. J’ai commencé la boxe thaï vers 17 ans. C’était le sport des quartiers. Quand tu montes, t’as ta fierté en jeu. Il y a plus personne, juste toi et ton mental. Et l’adversaire.

T’es tout seul, avec tout l’entraînement que t’as mangé. Si t’es pas assidu tu te fais démonter. Il y a pas de secret. Les gens se rendent pas compte de la difficulté de l’entraînement d’un boxeur. C’est dur. C’est un sacrifice.

Le ring c’est la guerre. Quand tu pars pour la pesée, tu vas faire le taf. KO 1er round. T’es là pour la gagne, c’est pas un match amical. Plus le combat est dur, plus la victoire est belle.

Quand je vivais à Londres, je faisais de la muscu et j’ai vu un ring. J’avais pas fait de boxe depuis un an, mais j’y suis allé. Le prof a vu que je me débrouillais. « T’es chaud ? ». Là-bas, j’étais un inconnu. J’ai dit oui. Mais j’ai regretté… Avant le combat, je me suis dit : « Qu’est-ce que je fous là ? » J’étais pas prêt du tout. Je suis allé à Manchester en voiture. Je savais pas qui j’allais combattre. Je me revois me dire : « Je suis un ouf ». J’ai finalement gagné ce combat amateur. J’étais mort, lessivé, mais fier de moi. Plus tard, j’ai fait un deuxième gala à Londres. Mieux préparé, j’ai gagné haut la main.

Si tu montes pas sur le ring, c’est comme si tu fais du foot et que tu joues pas les matchs le dimanche. Si tu restes sur le banc, comment tu peux te prouver quelque chose à toi-même ?

Je boxe avec les mots, Muhammad Ali m’a couronné

Il y a des boxeurs qui t’inspirent. Muhammad Ali, c’est un superhéros pour moi. J’aime bien comparer la musique et le sport et si tu t’intéresses à la boxe, tu te rends compte que la liste des athlètes qui ont marqué la discipline est assez courte : il y a pas beaucoup de Floyd Mayweather, de Muhammad Ali ou de Mike Tyson. Dans chaque style de musique il y a que quelques élus qui parviennent à traverser le temps, que ce soit dans le rap U.S, dans le rock ou même dans la variété… Faut se préparer. En studio, j’étais toujours le mec le plus en place. J’avais pas envie de me faire défoncer. Je venais pas pour regarder l’horloge et paniquer parce qu’il me restait que trente minutes avant de laisser la place à quelqu’un d’autre. Dans mon esprit, le studio c’était fait pour enregistrer, pas pour changer des paroles au dernier moment, écrire ou réfléchir. C’est normal pour moi. C’est comme si j’étais pas prêt le jour de mon combat de boxe.

Rap et boxe, même combat. T’es dans la compétition. Esprit les derniers seront les premiers. Partir de zéro pour aller au sommet. Si tu viens au combat avec moi, tu prends toujours le risque de perdre ton public. Dans un clash, il y a toujours un gagnant et un perdant. Si tu restes dans ta ligne d’eau, personne vient te faire chier. Mais si tu viens te frotter à moi, tu laisses des plumes… Demande à Rohff et Kaaris.

Comme je le dis dans mes chansons, j’ai zéro défaite. Pas content ?

Droite d’Anthony Joshua, ferme la boca.

Et si B2O avait écrit la préface de LA BOXE c’est quoi ?