La boxe était le sport favori de Jack London. Il a régulièrement couvert des combats comme journaliste spécialisé et a assidument pratiqué le noble art. Marin, il boxait pratiquement une heure par jour sur le pont du Snark, le navire à bord duquel il a traversé plusieurs océans.
Dans The Game (horriblement traduit en français par Pour cent dollars de plus), Jack London met en scène un jeune couple de la classe ouvrière: Geneviève, vendeuse dans une confiserie, et Joe, boxeur.
La nouvelle se structure autour d’une opposition fondamentale. Celle-ci concerne la Boxe – ou « le Jeu ».
Pour Joe il s’agit de « la plus grande, la plus belle chose au monde », synonyme de vie saine, de courage physique et d’épanouissement personnel: « on se sent bien sur le ring ». Joe est fier de la reconnaissance du quartier et des efforts qu’il a fourni pour l’obtenir.
Geneviève, en revanche, identifie le Jeu et la fascination qu’il exerce sur son fiancé comme une menace. A ce qu’elle perçoit comme déchaînement de brutalité barbare et gratuite, elle oppose et propose « un appui, le repos, une satisfaction et des joies tranquilles ».
« Elle était abasourdie par les moments atroces de ce Jeu qu’elle ne comprenait pas: son emprise sur l’âme des hommes, son ironie d’acier et sa déloyauté, ses risques, ses hasards et ces féroces surgissements de sang, qui rendaient la femme pitoyable, non plus le tout et la fin de l’homme, mais son jouet, son passe-temps; à la femme les soins tendres et la protection, et les humeurs de l’homme et ses « moments »: au Jeu ses jours et ses nuits de lutte, le don de sa tête et de sa main, son travail le plus dur, le plus patient, ses efforts les plus fous, toute la tension, toute la pression de son être Pour le Jeu, le désir de son cœur. »
Pour lire la nouvelle en anglais : The Game, Jack London
NZ