Tout plutôt qu’un vrai boulot — Tex Cobb (42-7-1)

Culture Boxe

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En 1973, Roland Passevant, chef du service des sports de L’Humanité, jette un pavé dans la mare du « Boxing Business ». Un pavé qui reçoit le Prix Paul Vaillant-Couturier l’année suivante.

Le « Boxing Business » ? Le gang des managers et des organisateurs véreux qui font leur beurre sur le dos des boxeurs. Gilbert Benaïm, Jean Bretonnel, Philippe Filippi… l’auteur n’hésite pas à donner des noms. Ce qui lui vaudra de solides inimitiés et quelques célèbres prises de bec.

Roland Passevant nous présente des témoignages accablants, qui dessinent le destin tragique des boxeurs sacrifiés sur l’autel du pognon : déchéance physique et morale, misère, cécité, quand ce n’est pas tout bonnement la mort qui frappe sur le ring.

Des jeunes hommes ambitieux, venus d’un milieu social modeste, tentent l’aventure de la boxe professionnelle convaincus de n’avoir rien à perdre. Faux. Il y laissent bien souvent la santé. Il faut dire que le « Boxing Business » ne manque pas d’imagination. Avec sa petite musique triste, Passevant raconte l’histoire de ses victimes.

Il y a ce boxeur qui ne signe pas ses contrats, chasse gardée de son « protecteur » qui s’occupe ensuite de répartir le magot. Cette petite troupe envoyée boxer au Venezuela, abandonnée à son sort, condamnée à prendre des coups gratuitement avant de finir rapatriée par le consul de France.

Il y a celui qui monte sur le ring affaibli par une blessure car il n’est pas question de reporter le match. Il y a ces combats que l’on fait durer plus que de raison pour le plaisir des foules.

Ce pauvre bougre invité à se coucher sous peine de représailles. Cet autre, dopé à rebours et à son insu avant d’être envoyé au casse-pipe.

Il y a la cohorte de ceux qui n’y survivent pas ou alors horriblement diminués. Et qu’on abandonne à leur triste sort. Pour Passevant, ce n’est pas la faute de la fatalité, ni les risques du métier. C’est un dénouement tragique mais logique quand la pourriture de l’argent s’abat sur les êtres et le plus beau des sports.

Un livre à lire, pour rester vigilant.

Boxing Business, Roland Passevant.

NZ

Vous allez tomber de votre chaise en lisant « Boxing Business » de Roland Passevant