Tout plutôt qu’un vrai boulot — Tex Cobb (42-7-1)

Culture Boxe

Coups sur la tête et pète au casque

Par    le 1 septembre 2012

Système de notation fumeux, erreurs de calcul, décisions iniques et vols délibérés, c’est peu dire que les dernières olympiades ont été un cauchemar. Les amoureux du noble art ne sont pourtant pas au bout de leur peine : les dirigeants de l’AIBA (Association Internationale de Boxe Amateur) seraient sur le point d’annoncer la suppression du casque en compétition.

A confirmer mais ce retour 30 ans en arrière collerait particulièrement bien à la volonté de ces messieurs de professionnaliser la boxe amateur. Plus de KO, plus de spectacle, plus d’argent. Oui, mais la santé des boxeurs ?

Dans un livre-enquête paru en 2010, K-O, le dossier qui dérange, le neurologue Jean-François Chermann dresse un inquiétant tableau des risques encourus par les boxeurs, joueurs de rugby et autres amateurs de sports de contact.

« La boxe c’est pas du ping pong »

Les enfants et les adolescents sont plus susceptibles que les adultes de subir une commotion cérébrale en raison d’une musculature cervicale moins développée et de l’immaturité de leur cerveau.

La commotion cérébrale n’entraîne pas forcément de perte de connaissance. Après avoir subi un violent choc à la tête, un sportif peut continuer son activité, K-O debout, en répétant les gestes travaillés à l’entraînement.

Pendant ou après l’effort, nausées, maux de tête, troubles du sommeil ou irritabilité trahissent parfois la commotion. Un réflexe : boucler le sac de sport et consulter un médecin.

Dans le monde professionnel, il est pourtant fréquent que les commotionnés soient pressés de rechausser les crampons sous la pression de leur club, d’un contrat juteux ou par orgueil mal placé.

L’addition est parfois salée, notamment en cas de second impact. Fragilisé par un premier choc, les vaisseaux du cerveau sont susceptibles de se rompre plus facilement et de provoquer un oedème majeur avec à la clé des troubles de la mémoire et de l’attention, des réflexes aux abonnés absents etc.

Parkinson vs. Ali

Malgré un visage qui semble avoir été épargné par les coups, Mohamed Ali éprouve d’énormes difficultés à s’exprimer, à bouger et à se déplacer.

Au-delà des combats, c’est pendant les entraînements qu’Ali a payé son dû. En fin de séance, il baissait les mains et invitait son partenaire à lui porter des coups au visage. Comme pour se prouver qu’il était insensible aux coups et qu’il restait le plus grand, il gardait jusqu’au bout un sourire de vainqueur.

Bref, n’en déplaise à l’AIBA, sortez casqués.

NZ

Coups sur la tête et pète au casque