Tout plutôt qu’un vrai boulot — Tex Cobb (42-7-1)

Culture Boxe

Il y a environ un an et demi, j’ai disputé deux ou trois combats amateurs au Mexique. Je me souviens d’un premier tour des Golden Gloves de la ville de Mexico où malgré une défaite méritée, j’avais suscité la sympathie des locaux, surpris de voir un français se débattre sur le ring de la célèbre Arena Mexico.

Cette semaine j’ai eu la mauvaise surprise d’apprendre que, depuis, on avait fait beaucoup mieux. A New York, des mannequins-boxeurs affrontent des spécialistes de la baston de rue ou d’anciens champions mexicains, asiatiques ou noirs – le clash social et racial excitant la foule des jet-setteurs massés au bord du ring -, dans des combats sans casque où le débutant prend au moins 150 $ pour un simple 3 rounds.

La comparaison avec mes cachets mexicains (20 pesos dans le meilleur des cas soit à peine plus d’1 €) illustre à merveille le côté VIP de l’affaire. Communication 2.0 via event facebook ou texto codé pour la promo. Places à 20 $ trustées par le tout NY pour la billetterie. Moustaches à gogo, bretelles et noeuds pap’ pour le style.

De fait, l’évènement vaut son pesant de cacahuètes : les combats sont débridés, le public bouillant et les combattants jouent leur rôle à merveille. Ainsi Rockstar Charlie, jeune éphèbe de 20 ans, qui ne porte aucun stigmate de ses 7 premiers duels, certes tous victorieux :

Peu m’importe que mon visage puisse ressembler un jour à celui d’un boxeur. Ca me donnerait plus de personnalité. Venez me casser le nez !

Ledit Charlie est en train de se forger une belle popularité surfant sur ses premières victoires, des shooting qui se multiplient comme des petits pains, une vie nocturne débridée et un projet de documentaire qu’on peut consulter et soutenir sur modelboxers.com.

Pour les amateurs, le Paris-New York est aux alentours de 450 € soit 3 combats pour rentrer dans ses frais…

Sources

Fight club version fashion de Valentine Faure sur Lesinrocks.com.

Friday Night Fights de Jacob Brown sur NYTimes.com.

nicolas@zeisler.fr

Des mannequins se font refaire le portrait à NY