Tout plutôt qu’un vrai boulot — Tex Cobb (42-7-1)

Culture Boxe

Emmanuel Steward est un magicien. Il a ramené un Miguel Cotto complétement cramé par deux sévères défaites contre Antonio Margarito et Manny Pacquiao sur le devant de la scène. Sous sa tutelle le portoricain a revu ses fondamentaux et s’est emparé du titre de champion du monde des super welters en battant l’israélien Yuri Foreman par arrêt de l’arbitre au 9e round (voir Cotto is back).

De fait, l’ancien coach de Thomas Hearns est un spécialiste des missions impossibles. Un autre de ses poulains, Wladimir Klitschko, jadis friable, peut le remercier de l’avoir transformé en un intouchable champion du monde des lourds.

Entre deux camps d’entraînement, Manny Steward organise des stages ou Boxing Clinic au cours desquels il diffuse les fondamentaux de ses méthodes de coaching.

Enfin, il intervient régulièrement dans les médias pour distiller ses analyses. Aujourd’hui ce sont Manny Pacquiao, Antonio Margarito et, surprise, Roberto Duran, qui passent à la moulinette.

Sur Manny Pacquiao :

Pour moi Manny est un vrai phénomène. Je le considère comme un poids léger. Pourtant, il domine les welters et va combattre en super welters.

En plus, Manny n’évite personne. Ce qu’il fait est complètement fou. Il nous a offert des combats incroyables.

Sur Roberto Duran et Manny Pacquiao :

Duran est lui aussi monté de catégorie mais c’était différent. C’était un pur puncheur et les stylistes pouvaient lui poser des problèmes. Il était incroyable car il vous fonçait dessus, encaissait et vous étalait d’une gauche surpuissante.

Manny peut vous surprendre dans toutes les situations. Il a une vraie vitesse de bras mais il n’a pas peur de rester en face de vous et d’échanger les bombes. Il boxe à son rythme et il a un premier pas ultra rapide. Duran ne faisait qu’avancer pour vous étouffer. Manny peut faire cela mais il bouge si vite que c’est presque impossible pour son adversaire de le toucher.

Pour Steward, autant dire que Margarito n’a aucune chance. Pourtant, il lui concède un certain avantage psychologique :

Margarito n’a absolument rien à perdre. La pression est sur Manny. Le problème c’est que comme tous les boxeurs latinos, il préfère quand son adversaire reste en face de lui. C’est exactement ce que ne fait pas Pacquiao. Il va avoir beaucoup de difficultés à le cadrer car Manny est très mobile.

nicolas@zeisler.fr

Emmanuel Steward parle de Pacquiao, Duran et Margarito