Tout plutôt qu’un vrai boulot — Tex Cobb (42-7-1)

Culture Boxe

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Hemingway était persuadé qu’un homme pouvait être défait, mais pas vaincu. Comme cet Adolphe Francis ou Ad, croisé sur le bord d’une voie ferrée par Nick Adams, protagoniste de la nouvelle Le Champion, publiée en 1925 dans la première édition de De nos jours.

Un type à la figure déformée : « son nez était enfoncé, ses yeux fendus, ses lèvres avaient une drôle de forme ». Une oreille en forme de moignon. Un boxeur évidemment. Encaisseur et fier de l’être :

« Ils se sont tous esquintés les mains sur moi. Ils ne me faisaient pas mal. »

Sauf que les blessures du ring ne se paient pas toujours comptant. Sans forcément faire le rapprochement avec ce qu’il a reçu dans le buffet, l’homme avoue que quelque chose cloche : « Je suis fou ». Et prévient le jeune vagabond que ça peut le reprendre à tout moment.

Une invitation à déguerpir compensée par l’entrée en scène de Bugs, un vieux noir qui trace la route en compagnie du boxeur ravagé.

Bugs veille au grain. En pleine découpe de pain, il interdit à Nick de filer son couteau à l’ancien champion de boxe. Qui se propose en retour d’administrer une correction au « morveux ».

La crise de folie est brutalement interrompue par un coup de matraque à l’arrière de la tête du forcené. La routine pour Bugs :

« Moi, je sais comment faire. Il ne se rappellera pas de rien. Y a que ça à faire pour le changer quand il devient comme ça. »

Nick Adams se remet en marche. Les champions qui ont pris trop de coups ne sont pas beaux à voir.

NZ

Papa, la boxe et moi #2 : « Le champion »